STOP AUX VOLS DE VÉLOS !
Quel grenoblois n’a pas eu la triste expérience de rentrer d’une soirée bien arrosée, dans l’obligation de faire plusieurs tours de la même rue en se demandant si l’alcool ne lui jouait pas des tours quant à l’endroit où l’attendrait son vélo ? La vérité, plus cruelle, le fera rapidement décuver…
On n’espère cependant pas que la majorité des grenoblois se sont déjà fait voler leur vélo (sans compter ceux qui n’en n’ont pas), mais cette pratique est devenue un véritable fléau et nombreux sont ceux qui en ont été les victimes. Attaché ou pas, le combat est le même. Marion, 29 ans, n’a pas son permis de conduire et nous affirme circuler exclusivement en vélo :
Le vélo est mon moyen de transport principal, je le prend pour me rendre au boulot, faire mes courses, aller au cinéma ou sortir en ville. Je ne peux pas concevoir d’en être privée! Je me suis déjà fait volé un vélo il y 5 ans, mais c’était un peu de ma faute, je l’avais mal attaché… Aujourd’hui je fais beaucoup plus attention car les vols sont monnaie courante, et je ne pourrais m’en passer!
Il est vrai que Grenoble est une ville modèle en matière de déplacements à vélos, elle compte parmi celles où l’on pédale le plus (et rentre même dans le top 5) grâce à ses nombreux aménagements cyclables qui se poursuivent en dehors de l’agglomération. Nous ne sommes plus surpris de voir, le matin de bonne heure, tout un escadron de cadres supérieurs, secrétaires et salariés enfourchant leur monture à deux roues à l’assaut des pistes cyclables menant aux divers Schneider Electric dont la ville est (bien) pourvue, à Montbonnot, Meylan ou Europole, ou encore à Echirolles et même jusqu’à Seyssinet. Les pistes sont fluides et bien balisées, épargnant les embouteillages, tout en faisant bénéficier à ses utilisateurs d’un exercice quotidien bénéfique ainsi que d’un grand bol d’air frais ! Sans compter le cadeau offert à la planète.
Mais risquerait- on de voir de moins en moins de vélos circuler dans notre ville en raison des vols qui augmentent au fil des années? Les grenoblois rechigneraient-ils, au bout de plusieurs vols, à racheter un biclou ? On ne l’espère pas…
Adrien, 35 ans, ex-propriétaire d’un vélo vintage entièrement retapé volé il y a quelques mois, enrage toujours en y repensant :
Je me suis fait volé mon vélo pendant que j’étais au cinéma à Chavant. Quand je suis sorti, il ne devait pas être plus tard que minuit et les rues étaient loin d’être désertes. Je l’avait bien cadenassé pourtant… Ce qui m’attriste, c’est que j’avais passé beaucoup de mon temps dessus, à refaire les poignées, retaper le cadre, commander une nouvelle selle en Angleterre… C’est triste, on ne peut plus avoir de beau vélo ici… Je vais bien sûr m’en racheter un, car c’est tellement pratique pour circuler en ville, mais je vais être obligé d’en choisir un banal, qui ne sautera pas à l’œil d’un voleur potentiel. C’est triste car ça veut dire qu’ils ont gagné.
Alors, pour que Grenoble ne perde pas ses cyclistes, préparons-nous et entraidons nous : on ne jettera pas la première pierre à celui qui a été l’acteur passif d’un vol de vélo, mais, dans la mesure du possible, si l’on est bien entouré et que le voleur ne semble pas dangereux, on peut tenter d’aller faire justice, ou du moins, de faire un photo ou une vidéo.
On investit pour son propre vélo dans un cadenas résistant, de préférence en « U » (on n’a toujours pas fait mieux), quasiment incassable. On prend le soin d’attacher son cadenas avec le cadre et au moins une roue. Et on évite de laisser son biclou isolé pendant plus d’un jour. Si cela ne suffit pas et que vous êtes le malheureux élu, ne rechignez pas à vous rendre au commissariat le plus proche, qui vous délivrera un certificat de vol, non négligeable si vous retrouvez votre vélo dans un vide- grenier quelques mois plus tard…