
Daniel Craig n’a qu’à bien se tenir, la relève est là !
Le dernier film du britannique Matthew Vaughn, Kingsman, Services Secrets, remet les espions au goût du jour pour nous faire oublier les déceptions des récents James Bond tels Quantum of Solace ou Skyfall, plus empreints aux longues tirades que ses petits frères.
On commençait à se demander où étaient passées les scènes d’action rocambolesques, les machines infernales, les voitures multifonctions et autres véhicules invraisemblables que l’espion le plus connu au monde ne cesse d’emprunter pour éliminer des méchants parfois tout aussi gentlemen que lui, reclus dans des repères gargantuesques aux dangers certains.
Oui, nous sommes définitivement nostalgiques des années James Bond à la sauce Guy Hamilton, ceux qui mettaient en scène Sean Connery ou Roger Moore, truffés de gadgets improbables, aux décors à couper le souffle malgré les techniques de l’époque, où les répliques bourrées d’humour (anglais) d’un double zéro sept plein d’aplomb pouvaient nous faire éclater de rire malgré le sérieux de la situation.
Avec Kingsman, notre mélancolie s’arrête là. Et la comparaison se fait aisément, à un détail près, il ne s’agit (malheureusement) pas là d’un nouvel opus mettant en scène notre agent britannique préféré… Dans ce film adapté d’une bande dessinée, contrairement à la saga, les espions n’appartiennent à aucune structure officielle et agissent dans une confidentialité des plus extrêmes. Les agents secrets prennent des airs de chevaliers celtes avec des noms de code tout droit sortis du roman du Roi Arthur. Ainsi, Galaad, Lancelot, Arthur, Merlin ou Perceval se retrouvent autour d’une table (ovale pour le coup) au sous-sol d’une luxueuse boutique londonienne de costumes pour tenter de sauver le monde aussi élégamment que possible.
Entre flegme anglais et répliques assassines, les British sont tous aussi irrésistibles les uns que les autres. On se surprend même à rêver de voir Colin Firth reprendre le rôle tant convoité de James Bond, plus classe, moins blond et bodybuildé que son acolyte actuel (sans vouloir offenser les fans de Daniel). Les rebondissements sont fréquents et ne manquent pas de nous surprendre. Quant aux acteurs, ils se dégustent à point. Mention spéciale pour Taron Egerton, jeune anglais qui apporte un peu de fraîcheur dans ce monde de brutes, un nouveau talent promis à un succès certain. Un excellent film qui a du chien (au sens propre comme au figuré) et qui ne nous ennuie pas pour un sou!
A découvrir en VO pour se délecter de l’accent British so chic, aux nuances malheureusement imperceptibles dans sa version française.